Repérage des lieux [PV // Zoco]

Une journée sans aucune demande particulière, une journée de trêve, ou plutôt : un jour de vacances temporaire. Oui, cela sonne mieux. Être toujours positive. Du moins, toujours le paraître. Surtout en ce bel après-midi, le soleil avait grimpé tout là-haut pour nous offrir sa chaleur. J'étais partie tôt dans l'après-midi afin d'assister à ce spectacle. Que de mensonges ! Devrais-je dire que je suis venue ici par raison professionnelle.

Cela fait maintenant deux ans que je suis devenue informateur dans ma contrée mais cette étendue de terre qui m'a vu naître, commençait à devenir une prison et j'avais besoin de bouger, de toujours en savoir plus. Et c'est ainsi que je me retrouvais ici, dans une longue et grande ... avenue ? La foule recouvrait la moindre parcelle de sol. Avec un peu de chance, une information arrivera jusqu'à moi assez rapidement.

Mains dans les poches, je m’élançais bousculant les gens et étant moi-même bousculée. Dur de s'y faire quand plus d'une centaine de conversations tournent autour de tes tympans. Une nouvelle mode, un commerçant bon marché, le beau temps, et encore pleins d'autres sujets inintéressant. Au bout de dix minutes, je finis par me diriger vers un des arbres qui configurait l'allée, et m'y adossais sans m'assoir.

Ce n'est pas le moment de se décourager, pensais-je alors que je fermais les yeux. Ma main frotta mon front comme si un mal de tête me frappait. J'avais oublier à quel point, il était dur de tout connaître sur tout au sujet d'une contrée que l'on ne connait guère ...

Messages : 8 Neurotos : 13 Date d'inscription : 01/05/2013

Ordre de reward en poche, c'est à la vallée d'Ombrelune que Zoco alla chercher sa paie de ce mois-ci, ou plutôt sa "cible" comme les gars du métier le disent. Oui, il n'y avait pas longtemps que l'ancien ninja avait opté vers la voie de la chasse à la prime. Mais là où d'autre voyaient une réelle raison de vivre, un crédo, une mission divine, ou même un simple moyen d'assouvir leurs pulsions sanguinaires, Zoco lui voyait un moyen rapide et efficace de se remplir les poches sans forcer afin de subsister. Et un de ses indics, on plutôt un simple passant qu'il aurait obligé à parler par intimidation, lui aurait indiquer cette métropole comme refuge d'un dangereux criminel recherché; ne connaissant la vallée d'Ombrelune uniquement de nom, il comprit très vite que sa source s'était royalement foutu de sa gueule: des grandes bâtisses à perte de vue; des piétons à chaque coin de rue; et surtout, des groupes de milices armés toute les deux minutes.. Qu'est ce qu'un criminel pourrait bien foutre ici?!

Crédule au possible, il était tombé bêtement dans le panneau. Raaaaaah, qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir bouffer ce mois-ci s'il n'avait pas d'argent en poches putain?
Au fil de ses pensées, il ne cessait de buter contre des passants pressés et autres vendeurs hurlant la fraîcheur de leur produit. Un tantinet agoraphobe, il se sentait sous pression, prêt à exploser à n'importe quel moment ce qui pouvait être très très mauvais. Il devait garder son sang-froid et se calmer le plus rapidement possible et sortit de la foule en bousculant tout le monde à son tour, faisant élever des jurons plus ou moins virulents ici et là avant d'atteindre une petite zone herbée où un magnifique ligneux apportait un rayon d'ombre assez conséquent pour y protéger une dizaine de personnes de la rudesse particulière des rayons qu'offraient le soleil aujourd'hui. Il s'y accroupit en soupirant, comme si traverser la foule de cette allée fréquentée était une véritable épreuve physique et psychologique. Il esquissa un faible sourire comme s'il venait d'être frappé par une idée merveilleuse; après tout, rien de mieux qu'une cigarette pour calmer ses nerfs n'est-ce pas?

Après avoir longuement tâtonné ses poches et sa besace, il y sortit une petite poche contenant un mélange d'herbes séchées, dont il gardait la composition secrète, pour les disposer dans une simple feuille à rouler. Une fois roulé, il l'alluma rapidement en élevant un épais nuages de fumée opaque aux senteurs qui se voulaient particulièrement douces et fruitées. C'est en suivant la fumée d'un regard vitreux, comme s'il était fasciné par celle-ci, qu'il pu voir qu'il n'était pas seul et qu'il recrachait toute sa fumée sur une jeune femme adossée au même arbre qui lui prodiguait l'ombre. Il s'empressa de cracher sa fumé dans l'autre sens en agitant sa main pour disperser le nuage qui continuait de se diriger progressivement sur l'étrangère.

J'suis vraiment désolé mad'moiselle!

S'excusa-t-il, affichant un sourire profondément gêné en se frottant l'arrière de la tête. Mais il put voir que celle-ci se tenait le front. Etait-ce la fumée qui lui faisait tourner la tête? Avait-elle un problème de santé? Se sentant légèrement coupable, il se leva de sa position on ne peut plus confortable pour se diriger vers la jeune femme en jetant un regard dur à sa cigarette placée entre ses doigts, comme s'il allait l'engueuler. Elle n'avait peut être pas vraiment envie de lui parler s'il était la raison de ses maux, mais il ne put s'en empêcher.

V.. Vous allez bien?

Au fil des minutes, je ne pensais qu'à une seule chose : un miracle. Tomber par grand hasard sur un sujet croustillant que je pourrais facilement revendre à des miliciens ainsi qu'à des rebelles ou hors-la-loi. Peu importe le destinataire du moment que j'y trouve mon gagne-pain. Faudrait-il encore que je connaisse un peu mieux cette contrée. J'ai bien peur qu'elle ne soit plus grande et plus dure d'accès. A moins que ce ne soit qu'une impression.

Absorbée par mes pensées, j'en fus lentement sortie lorsqu'une fumée étrangement fruitée atteint mes sens et éveilla ma curiosité. Une voix masculine s'adressa à moi alors que je cherchais à inspirer une nouvelle fois cette odeur que mon cerveau qualifiait de "bon". A ce moment précis, l'homme me questionna sur ma santé ; je releva donc la tête vers mon interlocuteur en lui adressant un sourire fiable et sincère. On peut dire que c'est un côté de mon caractère que tout le monde apprécit : mon sourire. Il peut sortir n'importe quand : dans les situations embarassantes, joyeuses ou ... Non, en fait, j'étais quelqu'un de normal qui souriait quand il le fallait.

- Je vais bien, rassurez-vous. Le soleil me tape un peu sur la tête., répondis-je, quand un voile de fumée me rapella l'odeur alléchante de tout à l'heure, excusez-moi mais ... que fumez-vous donc ?

Avec mon regard, je désignai alors ce que l'homme avait dans ses mains avant de redresser mes iris. Je me mis à détailler celui que j'avais alors devant moi. Sa tête était habillée d'une capuche jaune-or aux bordures rouge dont certains dessins et courbures m'échappaient. Sous l'ombre de cet attirail se trouvait donc son visage, fin je dois l'avouer, des cheveux bruns basculant presque vers le noir. Plus bas encore, deux topazes jaune que l'on ne saurait apprivoiser. Brillant, clair, et limpide ; pouvant être le reflet d'une toute autre personne, je suppose.