Une rencontre inattendue (avec Luc).

*S'il y a bien un endroit à visiter à Raz-du-néant, c'est bien la Place Déchue avec ses bars et son large réseau de trafics en tout genre.. La capitale du péché par excellence. Le point culminant de cette place est un bar assez grand et mal entretenu aux multiples vitres brisées et fissurées, aux portes cassées ou condamnés où un panneau impeccablement peint et verni trônait au dessus de l'entrée principal. On pouvait y lire "Aux portes de l'enfer". C'était le nom parfait pour ce bar car dans Raz-du-Néant circulerait une rumeur comme quoi toutes les têtes des trafics de cette contrée avaient élu domicile dans ce bar ainsi quelques cultes d'illuminés.
L'intérieur était plutôt ravissant avec son air de bar du far-west avec ses multiples tables en bois, son grand et large comptoir où trônait de multiples bouteilles colorées contenant tout type d'alcool, de la piquette bon marché au champagne haut de gamme et sa scène ou gesticulaient plusieurs donzelles peu vêtues dont la quasi totalité de ce bar avait visité leurs endroit les plus intimes. La population de ce bar était masculine, la gente féminine n'étant pas très libre dans ces terres.

Devant ce bar rongé par la misère et la vermine se tenait une personne d'une assez grande taille, portant une armure assez légère pour un chevalier ainsi qu'une large hache aux inscriptions bleues lumineuses. Cette personne pouvait être qualifiée d'humaine si elle n'avait pas de peau d'un gris foncée hideux, de cornes sur la tête partant en arrière, une queue ornée d'un anneau doré central, d'une paire de sabot en guise de pieds ainsi que de fines tentacules prenant racine sur chaque extrémité inférieure de sa mâchoire. Leurs utilité ? Aucune, elle est née avec. Son armure luisait quant à elle d'une faible lumière bleue azur, tout comme ses épaulettes d'où s'échappait une légère fumée de la même couleur ainsi que ses yeux qui n'étaient que deux lueurs de la même couleur, sans iris ni pupille. Elle se tenait droitement et fièrement, son visage exprimant un sentiment absolument neutre. Sa démarche était quant à elle gracieuse comparé à l'abomination qu'elle était, ses sabots et son armure créant une légère musique à chacun de ses pas.

Cette demoiselle regardait ce bar dans son ensemble, arborant son éternel air calme et neutre. Sa contemplation une fois terminée, elle se décida à entrer dans ce bar, ses pas ayant une nouvelle tonalité grâce au plancher qu'elle foulait. A son entrée, toute activité cessa, les regards fixés sur cette bête de foire venant d'entrer. Ignorant cet arrêt brusque, elle alla s'asseoir une place libre du comptoir, situé au beau milieu de ce dernier, entre deux personnes. Elle prit alors son inspiration avant d'interpeller le barman qui la regardait d'une manière surprise, un verre et un torchon dans la main, ses mains en positions pour essuyer ce verre. A ce que l'on pourrait croire elle avait une voix assez charmante avec son fort accent russe, même le dédoublement de sa voix lui donnait une certaine classe: *

- Une vodka avec de la liqueur de litchi s'il vous plaît, barman.

~| La vie au Raz-de-Néant, je vous jure. C’est très… Spécial. On retrouve ici les pires hors-la-loi, les créatures les plus démoniaques, ou encore, les personnes les plus bizarres. Pour ma part, je m’étais très rapidement fait une petite popularité dans cette dernière catégorie qu’était « Les Gens bizarres ». En effet, ce qui me permettait d’être nommé comme cela, était tout simplement… Les bouches que j’avais dans les mains. Ne soyez pas étonnés ! En effet, dans ma main droite et dans la main opposée, se trouvait deux bouches, donc une par membre. Ces bouches, aux dents impeccablement blanches, et à la langue longue et baveuse, me permettaient de faire des miracles, notamment pour créer de magnifiques petites choses en argile.

Spoiler:

 
Je me tenais devant cette porte en bois, un bois pourri, à l’image des paysages du Raz-de-Néant, d’ailleurs, mais résistant à toutes les tempêtes. L’endroit était très fréquentée, certain clochards de cette contrée tentaient même d’y trouver asile, mais bien sûr, sans succès. J’avais cet espèce de chapeau de paille sur la tête, bien plus grand que ma tête d’ailleurs, avec, à son extrémité circulaire, c’est-à-dire partout sur le bord rond, de longues bandelettes blanches, cachant une bonne partie de mon visage. Et d’ailleurs, ça valait mieux comme ça. Après tous, j’en ai marre de passer pour une femme ! Tout le monde dit que ma coupe de cheveux n’est pas du tout masculine. En effet, j’avais de longs cheveux blonds, blond miel pour être précis – ça donne un côté beaucoup plus… Alléchant -, m’arrivant jusque dans le dos. Une longue mèche blonde me passait d’ailleurs devant l’œil gauche et devant la joue gauche, cachant l’appareil gris qui recouvrait entièrement l’œil : l’ophtalmoscope. C’est un appareil très intriguant et très pratique. Il fait office de jumelle plus qu’améliorée, sur un seul œil. Et, chose très étonnante, j’avais une sorte d’énorme queue de cheval, qui était en suspension au-dessus de ma tête, grâce à un ruban marron ! Et mon visage assez jeune en rajoutant une petite couche, vous comprenez maintenant pourquoi ma tête peu porter à confusion sur mon sexe.

Mes cheveux:

Pour la suite de mon accoutrement, j’avais revêtu une veste très longue, toute noire de jais, avec comme symboles l’embellissant, de petites nuages rouges finement dessinés aux bords blancs. Les manches du vêtement était si longue qu’elle cachait mes mains. Mais là encore, c’était fait exprès. Ne croyez pas que je me suis trompé de taille en achetant le vêtement, c’est simplement pour éviter d’effrayer certaines personnes sensibles avec mes bouches. Mais, je peux tout de même certifier que, lors d’un repas, ces bouches sont très pratiques lorsqu’il n’y a pas assez de couvert ! M’enfin, j’avais omis de préciser que mes ongles étaient vernis, ce qui en donnait encore plus à mon côté féminin. C’était un verni très bien fait, entre le bleu très foncé et le noir.
Quant aux jambes, la longue veste descend jusqu’au haut des pieds, mais est ouverte à partir du bassin, ce qui est assez spécial, je vous l’avoue. Je portais de petites sandales ninjas bleu marine, laissant voir les ongles de mes orteils également vernis. La sandale, était rattachée à une jambière en tissu blanc, qui était mise par-dessus un pantalon entre le bleu clair et le gris perle. D’ailleurs, une ceinture grise retenait fermement le pantalon, il faut dire que je n’aimerai pas me retrouver en caleçon pendant un combat, ce serait peu pratique, et permettait d’accrocher deux grosses sacoches grises, et un petit sac en toile blanche. Les deux sacoches renfermaient de l’argile explosive, mon arme qu’il ne restait plus qu’à modeler, et dans le sac en toile, j’avais déjà de petites créations prêtes, au cas-où…
 
J’observais donc attentivement ce lieu malfamé, au centre de cette place maudite. Bien décidé à trouver cette Atréïa, dont j’avais entendu parler, j’ouvrais la porte. L’endroit n’était, à première vue, pas très accueillant, avec ses fenêtres brisées, ses portes condamnés, et ces murs inquiétants. Du moins, moi, je ne m’en souciais pas : ce genre d’endroit ne me faisait pas peur du tout.
Je rentrais donc dans cet intérieur, plutôt « chic » pour un endroit du Raz-de-Néant. Il s’inspirait des styles du Far-West, avec notamment sa grande scène, où dansaient des femmes à l’allure maléfique, des sorcières danseuses, avec leurs robes étranges, et leur peau colorés digne des créatures de l’imaginaire. Un très grand bar, au bois noire, et au comptoir en pierres abimées se tenait fièrement au fond de la salle, avec, derrière, de nombreuses étagères avec des quantités d’alcool impressionnante. En effet, ici, l’on pouvait se faire des cocktails que vous n’imagineriez même pas. Je fouillais la salle de mon regard, caché par ses bandelettes blanches, à la recherche d’une femme. En effet, je me cherchais une partenaire pour arpenter le Raz-de-Néant et les autres contrées : il fallait se préparer à renverser le gouvernement. Quelques têtes se tournèrent vers moi, mais, étant assez connu, je n’eus pas vraiment de regards hostiles. C’est alors que mes yeux se posèrent sur le comptoir, où le barman me faisait un signe. Il semblait me montrer une femme qui était devant lui, où d’ailleurs il venait de déposer un verre contenant certainement un mélange d’alcool. Bien, si il me désignait cette personne, c’est que ce devait être cette Atréïa dont j’avais entendu parler. Il était temps de se présenter.
Avançant à petits pas, je m’approchais de la femme, à l’allure maléfique, tout ce qu’il faut j’ai envie de dire. J’espérais qu’elle était aussi forte que les rumeurs le disaient. En tous cas, je voyais certains regards désireux de chair du côté de plusieurs hommes. Ils ne pensaient qu’à ça…
Enfin, j’arrivais. Je tapotais doucement avec un doigt dans le dos de la personne se tenant à la droite de la jeune femme. Celle-ci se retourna, et j’ouvrais à ce moment-là ma main. Aussitôt, la bouche qui y était s’ouvrit, et la langue sorti rapidement, tentant de lécher le visage de l’homme. Ce dernier quitta son tabouret à une vitesse folle, préférant s’assoir maintenant à l’une des multitudes tables en bois pourri. Je prenais donc place, alors que le barman, connaissant ma commande par cœur, m’apportait un verre contenant un liquide turquoise peu rassurant. |~


 

-         - Êtes-vous bien Atreïa ? J’ai entendu parler de votre arrivée dans notre contrée, et je souhaitais d’ailleurs vous proposer quelque chose. 

*Le barman avait servi sa commande qu'il posa juste devant elle avant de gesticuler dans tout les sens. Elle le regardait de son air neutre et calme, arquant un de fins sourcils. Était ce les nerfs ou une joie infinie d'avoir servi une femme? Le pensant fou et sentimentalement instable, elle le remercia avant de se mettre à siroter sa boisson. Elle adorait siroter ses cocktails à base d'alcool fort, chaque lampée brûlait de la gorge jusqu'à son estomac, lui donnait un sentiment d'être vivante, alors qu'elle n'était que tout le contraire.
Eh oui, Atréïa était morte depuis déjà plusieurs années, assassinée par un fou furieux auquel elle aurait refusé ses avances. Par la suite, un culte de magie noire aurait trouvé son corps entreposé dans une ruelle, ils l'auraient ramené à la vie de par une suite de rituels aussi farfelus qu'inquiétant, prenant soin bien sûr de lui effacer toute raison et moralité. Dès lors, elle combattit pour eux sur les terres qu'ils avaient en vue afin d'étendre leur règne. Mais tout cela était du passé maintenant, elle n'était maintenant plus qu'un cadavre réanimé.

Elle regardait son verre, l'air pensive, faisant tourner le contenu avant de la siroter à nouveau. Mais sa méditation fut vite interrompu à cause de cette personne qui entrait dans ce bar. Comment elle le sut ? Le parquet qui grinçait à chacun de ses pas, mais elle ne se retourna pas pour autant vers cette personne, préférant fixer son verre. Elle l'entendait s'approcher du bar pour arriver juste derrière elle et le bouseux à côté d'elle. Elle remarqua qu'il avait mis la main devant ce bouseux et que ce dernier a détallé comme un lapin. Elle prit un air quelque peu surpris en regardant cette jeune personne. Elle ne put distinguer son sexe du premier coup d’œil et, ayant peur de se tromper, ne dirait rien. Elle oubliera donc les formules de politesse cette fois çi. Voilà qu'il ou elle s’assoit à côté d'elle, et que le barman lui donne un cocktail sans même ne rien lui demander.. Il devait être connu des lieux. Elle le regardait fixement de ses lueurs bleu azur, le regardant lui parler. Il connaissait son nom.. Un air méfiant s'installa alors sur son visage. Elle lui répondit, la voix légèrement énervé, comme si elle cachait une certaine anxiété :*

- Qui êtes vous ?

~| J’avais donc pris place sur le haut tabouret de bois, qui semblait peu résistant à première vue, mais qui, finalement, arriva à tenir tout mon poids. Je me saisis du verre avec la mixture turquoise, peu engageante, mais commençant à en boire quelques lampées, tout en écoutant la voix mélodieuse de la jeune femme, une voix qui, contrairement à ce que je pensais, n’harmonisait pas du tout avec son visage. Cela faisait un contraste, entre un corps digne des comptes de sorcières les plus maléfiques, et une voix, telle qu’on les chanteuses professionnelles.

Ma boisson:

Les danseuses à l’allure étranges continuant leur danse, quelques personnes, ou plutôt, la moitié des buveurs présents dans l’établissement, tournèrent la tête vers la femme à l’allure maléfique et à moi-même. Nous étions comme l’attraction de la soirée. Il faut dire, j’avais ma petite réputation ici, et, il était rare de me voir en compagnie d’une femme, et il était encore plus étrange de voir une femme dans cet établissement, fréquenté uniquement par des hommes. Alors, pour ne pas créer de tensions inutiles, car, je savais bien qu’arriver comme ceci, en connaissant des choses sur son interlocutrice alors qu’elle ne savait rien sur sois, c’était perturbant. Posant doucement mon verre, rempli maintenant à moitié de l’alcool étrange, je levais à une allure toujours très lente mon bras gauche, pour ainsi enlever mon couvre-chef, qui était ce chapeau de paille, avec tous ces rubans blancs cachant mon visage. Mon interlocutrice pouvait donc voir mes cheveux blonds, longs et coiffés très spécialement, et ma mèche longue aussi, sur le côté gauche de ma face. Je lâchais un petit sourire, abaissant ma main gauche, gardant le chapeau dans celle-ci. J’aurai peut-être pu tendre une main à Atreïa, pour lui montrer ma sympathie, mais, pour lui faire comprendre que je ne désirais pas prendre de risques, j’ouvrais ma main, paume vers le ciel, et la bouche qui était en son milieu s’ouvrit. |~ 



 


Oh, pardon, quel malpoli je peux faire. Je suis Luc !
Nous sommes Luc & Luc…
Oui, nous sommes effectivement…
Luc & Luc.



 
~| La jeune femme pouvait sursauter, ou être intrigué par ce qui venait de se produire. En effet, alors que j’avais prononcé ma toute première phrase, j’avais toujours la même voix qu’avant, c’est-à-dire, une voix assez grave, mais tout en douceur. En revanche, lorsque j’avais entamé la deuxième phrase, ma voix était devenue froide, glaciale, comme si je ne ressentais plus d’émotions à ce moment-là. Ma troisième phrase, elle, avait été comme la première, mais, pour finir sur mon nom, j’avais réemployé ma voix dénuée de sentiment. Peut-être que cela allait intriguer la jeune femme. En effet, c’était certainement ça qui m’avait valu une petite réputation, si l’on oublie mes bouches dans les mains. Beaucoup avaient lancés la rumeur comme quoi j’étais schizophrène. En effet, j’avais comme… Et d’ailleurs, j’avais vraiment une deuxième personnalité. Luc & Luc. Ce nom n’était anodin. D’autres, ont dit que j’hébergeais un démon du même nom que moi, ce qui, bien sûr, n’a jamais pu être vérifié. En tous cas, cela me donne l’attribut de « fou », mais, après tous, nous étions au Raz-de-Néant, et cette contrée raffole de gens comme moi. |~

 


Comme je vous l’ai dit, j’ai quelque chose à vous proposer.
Nous avons quelque chose à vous proposer.
Oui… Je souhaiterai…
Nous souhaiterions constituer un duo avec vous.


 



~| J’allais, enfin, « nous allions » droit au but. Inutile de tourner autour du pot, cela pourrait peut-être énerver la jeune femme après tous. Mais, mes intentions étaient assez claires : constituer un duo, nous, deux personnes d’une belle puissance, des hors-la-loi, pour ainsi commencer à constituer un groupe, et avoir enfin la possibilité de renverser ce maudit gouvernement. Eux, les « gentils », le camp de dabYo… Je vénérais Junta, en effet, même si, c’était beaucoup plus par intérêts personnels que je faisais ça. Gouverner le Wonde. Un idéal très classique, certes, mais réalisable. Et, je commençais enfin, en commençant par une étape cruciale, qui était celle de recruter de bons combattants. |~

*Cette demoiselle ne quittait pas dans yeux son interlocuteur qui s'installait à ses côtés, enlevant son chapeau de paille et buvant son cocktail à la couleur s'approchant de la couleur de ses yeux. Elle gardait son air méfiant jusqu'à ce qu'il décline son .. ou plutôt ses identités tout en montrant sa main orné d'une bouche à la langue longue et baveuse. Un air étonné apparu sur son visage avant de rire intérieurement devant cette scène. Elle put enfin mettre un sexe sur cette personne aux allures androgynes, c'était un homme, ce n'était pas une surprise en ce lieu. Un détail surprenant, sa double voix. Elle n'avait jamais vu une telle personne auparavant. Il faut dire aussi qu'elle n'avait jamais vu personne aussi, asociale qu'elle était durant cette noire période succédant son réveil de son sommeil éternel. Qu'entendait elle ? Une demande d'alliance ? Elle parut perplexe à l'annonce de cette demande mais elle ne perdit pas la face pour autant. Elle prit son verre à moitié rempli avant de le boire d'un trait, regardant son interlocuteur avec un fin sourire en coin, lui répondant :*

- Luc ... et Luc, hn ? Bah ! Après tout, nous avons tous nos démons.. Tu dis vouloir faire équipe avec moi ? Allons en discuter dehors après, veux tu ? Je n'aimerais pas que plusieurs parasites nous interrompe ..

* A peine eut elle le temps de finir sa phrase qu'une bouteille vint s'écraser sur l'arrière de son crâne. Elle ne bougeait pas, car elle n'avait même pas senti la bouteille s'écraser sur sa tête, elle avait juste entendu la bouteille exploser contre son crâne. Lentement et gardant un air tout à fait calme, elle tourna la tête vers les tables où un groupe de personnes vêtus d'un smoking s'étaient levés, un gardant son bras tendu vers elle, comme s'il avait jeté un projectile en cette direction. Elle descendit de sa chaise, se tournant vers eux avant de leurs lancer tout en croisant les bras sur sa poitrine:*

- Un problème, messieurs ?

- Fermes la, traînée ! Tu n'as même pas ta place parmi nous, dégages d'ici si tu tiens à ta vie !

*Suite à cet échange expéditif, elle ria un instant avant de lancer à Luc tout en dégainant sa hache qu'elle portait à deux mains:*

- Tu disais vouloir coopérer avec moi ? Montres ce que tu vaux et peut être j'accepterais !

*Sa phrase à peine finie, elle fonça vers ce groupe de personnes quand à eux armés d'une bouteille dont le fond était brisé. Les autres étaient quand à eux toujours silencieux, voir même légèrement effrayés à l'idée qu'une femme à l'allure monstrueuse puisse manier une arme tel qu'une hache.*

*La chevalière de la mort continuait de courir vers cet homme qui lui avait manqué de respect avec cette bouteille, ses sabots claquant au sol dans un rythme régulier, tel un destrier courant sur un plancher, sa hache brandie sur son côté droit, fixant de ses lueurs sa cible, abandonnée par ses hommes de main auparavant. Elle allait prendre appui sur le sol afin de sauter sur son adversaire pour le découper en deux quand elle vit une bouteille voler et finir sa trajectoire deux mètres devant cet individu. Elle s'arrêta net, regardant dans la direction son potentiel coéquipier, qui avait la posture de quelqu'un ayant jeté une chose. Ainsi il avait décidé de se montrer en spectacle avant la demoiselle.. Elle se retira afin de regarder ce dont était capable cet homme, rangeant sa hache. Il avait envoyé de petits animaux, volant en direction de cet individu. Un homme contrôlant les oiseaux ? Elle n'avait jamais vu ça auparavant, du moins, dans sa nouvelle vie. Elle suivait du regard ces oiseaux avant d'en voir un esquiver un débris de verre lancé par ce misogyne incontesté habillé d'un smoking troué. Ces oiseaux s'en approchaient de plus en plus et ... Quoi ? Ils ont explosé ? Elle regardait l'écran de fumée formée par les explosions, l'un air ébahi, avant de s'approcher de cet écran de fumé, voyant l'homme au sol, mort. Elle s'agenouilla à côté l'observant, voir s'il n'était pas trop abîmé. Il n'avait qu'un bras déboîté ainsi que la mâchoire explosée sans compter les os ressortant de son corps. C'est alors en affichant un sourire satisfait qu'elle mis sa main au dessus de ce cadavre, récitant une courte formule:*

- Toi, sac de chair inanimé, réveilles toi et sert ta nouvelle maîtresse.

*Ayant récité cette courte formule, un petit filet noir s'échappa de sa main, allant se loger dans les narines du cadavre avant de disparaître. Elle se releva avant de le pointer du doigt. A la grande surprise générale, le cadavre s'embauma d'une lueur noire avant de se mettre à grogner et se lever, comme un homme se levant après une nuit de sommeil. Il était tout bonnement répugnant notre rebelle avec ses os ressortant et sa langue pendant dans le vide, de longs filets de bave coulant sans moyen de les arrêter à cause de sa mâchoire manquante, ses doigts étaient devenus de longues griffes et ses yeux étaient entièrement blancs. Il avait du mal à tenir debout comme les personnes vivantes et donc optait pour une position bancale et tremblotante. Les danseuses qui, depuis le début de l'altercation, avaient arrêté de danser, regardaient la scène, horrifiées, et les personnes les plus sensibles du bar, des femmes qui se travestissaient sans doute pour avoir l'accès au bar, quittèrent le bar en détallant. L'ancienne porte-guerre de la mort se pencha sur sa nouvelle création avant de lui susurrer à l'oreille:*

- Régales toi.

*Suite à ces mots, le réanimé parut fou et saute sur la personne à côté de lui, un de ses acolytes qui l'avait précédemment abandonné. Il le rongeait telle souris avec un bout de fromage avant de s'attaquer de la même manière aux autres membres de son gang, tous tétanisés par la peur. La chevalière ria doucement avant de se diriger vers Luc, son éternel air neutre sur le visage. A l'arrière ce fut la panique générale, ceux s'autoproclamant "durs et sans sentiments" détallèrent de peur, par les portes ou les fenêtres, les danseuses poussèrent des cris hystériques, se battant entre elles pour pouvoir descendre du podium en première, tous se piétinèrent, se poussèrent pour pouvoir échapper à ce qu'il qualifieraient de la mort en personne.
La chevalière, quant à elle, était assise sur le comptoir, jambes croisées, regardant ce spectacle avant d'attirer Luc à elle et de le poser sur le comptoir pour éviter qu'il se fasse écraser, en profiter pour chiper une bouteille d'alcool à l'arrière et de la boire comme si c'était de l'eau.*

Spoiler:

*Le chaos régnait dans le bar, certains étaient déjà morts, piétinés par leurs semblables ou d'autres étaient partiellement rongés par la goule de notre chevalière. Certains étaient assis sur les tables, scandant de vaines prières censée les sauver de cet enfer. Ce spectacle avait réveiller chez la demoiselle un certain sentiment de sérénité, qu'elle ne montra pas bien évidemment. Puis son regard se porta sur Luc, qui partait vers un mur, tenant dans sa main une espèce de pâte blanche. Elle arqua un sourcil en regardant ce que le jeune homme faisait. Il avait fait une araignée accompagnée d'une toile sur sa mur avant de faire un geste de sa main, prononçant un seul et unique mot.. Katsa ? Katsi ? Katsé ? Elle n'avait pas très bien compris mais elle ne resta pas moins perplexe sur ce type de magie, totalement inconnu pour elle. Le voilà qu'il revient vers elle, lui prenant la main avant de l’entraîner à l'extérieur. Il lui a pris la main ?! Elle se jura intérieurement que plus tard, elle lui couperait la main et la lui servirait en sandwich. Elle jeta un coup d’œil vers le bar avant de glousser doucement. Les gens du bar étaient tellement butés à sortir par la porte principale qu'aucun d'entre eux n'a pensé à sortir par ce trou fraîchement explosé. 
Les voilà maintenant en train de courir main dans la main, tel un couple dans un film à l'eau de rose ... Répugnant. Il s'arrêtèrent enfin et Luc lui lâchait la main, quelle s'empressa de regarder. Il lui a peu être bavé dessus, qui sait ? Elle regarda dans le ciel quand l'avait invité son coéquipier et ce qu'elle vu ne la laissa pas indifférente. Il y avait un dragon blanc qui piquait lentement du nez en direction du bar. Dans la précipitation, il lui avait demandé de créer un portail pour s'enfuir.. Mais d'où connaissait il toutes ces informations ? Bah, elle lui demanderait plus tard. Lentement, elle brassa de l'énergie noire dans ses mains avant de tracer devant elle, avec ses mains, une arche qui se matérialisa. C'était un portail fait d'énergie noire dégoulinante où trônait un crâne cornu et partiellement brisé. S'adressant à Luc, elle pointa ce portail du doigt:*

- Après toi.

*Soudain, une personne habillée d'un robe extrêmement bouffante ainsi que d'un chapeau en plumes courait en direction du portail, un air désespéré sur son visage rougi par l'effort. C'était l'une des danseuses du bar. Ne manquant pas l'occasion, elle dégaina sa hache avant de courir en sa direction puis, d'un mouvement bien calculé, elle trancha cette pauvre âme en deux, du sang giclant sur l'armure et le visage de la demoiselle. Voyant le dragon sur le point de toucher le bar de son museau, elle poussa Luc dans ce portail avant de s'y engouffrer en tout hâte, ce portail se refermant sur elle, ne laissant aucune trace de leur fuite si ce n'est la danseuse scindée en deux, gisant au sol dans sa marre de sang. Le dragon touchait maintenant le sol, il explosa, réduisant le bar et ses alentours en cendres, la population qui allait avec également. Le paysage était maintenant meilleur, avec ses multiples monticules de cendres encore fumants.*